FAQ: Questions / Réponses fréquentes

  • Qui peut donner des organes ? Qui ne peut pas les donner ?

    En principe, toutes les personnes décédant en état de mort cérébrale, ou suite à un arrêt cardiaque, dans une unité de soins intensifs d’un hôpital peuvent faire un don d’organes.

    Seuls une maladie à prions (maladie de Creutzfeldt-Jakob), la rage ou une septicémie (empoisonnement du sang) incurable sont des contre-indications médicales absolues pour un don d’organes. Une analyse sera effectuée pour vérifier l’état de santé de chaque organe et son fonctionnement. Il est possible que seuls certains organes puissent être transplantés.

    Les personnes atteintes de VIH ou d’hépatite peuvent donner leurs organes à des receveurs également atteints de VIH ou d’hépatite ou ayant donné leur accord pour recevoir un organe d’un donneur ayant une hépatite C.

  • Existe-t-il un âge limite au don d’organes ?

    Il n’y a pas d’âge limite supérieur pour donner ses organes. L’état de santé du donneur est décisif pour prendre une décision positive ou négative de prélèvement d'organes.

    Avant un prélèvement, le fonctionnement et l'état des différents organes sont examinés pour savoir s’ils fonctionnent bien et s’ils peuvent être transplantés.

  • Les médecins laissent-ils mourir les donneurs d’organes possibles plus tôt ?

    Le fait qu’un patient se soit prononcé pour ou contre le don d’organes ne change rien à l’intensité de son traitement. La priorité de tous les médecins est de sauver des vies. Il s’y est engagé en prêtant le serment d’Hippocrate. Tout est fait pour sauver le patient, même si ce dernier est un donneur potentiel.

    La question du don d’organes n’est abordée qu’après la décision du changement d’objectif thérapeutique (allant du sauvetage de la vie aux soins palliatifs). Il se peut donc que les médecins traitants ne sachent même pas à l’avance si une personne souhaite ou non faire don de ses organes.

    S’il s’agit d’un donneur potentiel décédé après un arrêt cardiaque, la question du don d’organes doit avoir été abordée avant le moment du décès. Cependant, on ne procède à cette étape que si le pronostic est sans issue (jargon médical « pronostic vital engagé »).

  • Comment la mort est-elle établie ?

    La mort cérébrale. (Donor after Brain Death, ou DBD en anglais)

    Les donneurs en état de mort cérébrale (DBD) sont des donneurs post-mortem dont le cerveau n’est plus irrigué et n’a donc plus aucune activité. Les principales causes de mort cérébrale sont une hémorragie cérébrale, un manque d’oxygène ou un traumatisme cranio-cérébral sévère.
    La mort cérébrale est la perte irréversible de toutes les fonctions cérébrales (aussi bien des hémisphères cérébraux que du tronc cérébral). Conformément aux directives de l’Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM), la mort cérébrale doit être constatée par deux médecins spécialisés n’appartenant pas à l’équipe de transplantation (cf. directives « Diagnostic de la mort dans le contexte de la transplantation d’organes », ASSM).

    La mort après un arrêt cardio-circulatoire (Donor after Cardio-Circulatory-Death, ou DCD en anglais)

    Le don d’organe après un arrêt cardio-circulatoire inclut les donneurs dont le pronostic vital est sans issue et pour lesquels un changement thérapeutique a été décidé dans l’unité de soins intensifs en vue d’initier le processus de prélèvement d’organe. (Cf. « Directives de la Fédération des médecins suisses », FMH). La question d’un éventuel don d’organes peut se poser pour les patients et patientes ne présentant pas de critères d’exclusion et qui, selon toute vraisemblance, connaîtront un arrêt cardio-circulatoire dans les deux heures suivant l’interruption des soins.

    Les examens requis de l’exploitabilité des organes sont effectués et les soins interrompus, généralement en présence des proches, si ces derniers le souhaitent. La sonde d’intubation est retirée et les médicaments favorisant la circulation sont arrêtés marquant ainsi le début de la phase finale.

    Si l’arrêt cardio-circulatoire survient dans les deux heures et qu’il n’existe donc plus d’activité électrique du cœur, une échocardiographie est réalisée afin de s’assurer que le cœur ne rejette plus de sang pendant au moins cinq minutes. Si tel est le cas, conformément aux directives de l’ASSM le décès est constaté et confirmé selon le principe du double contrôle par deux médecins spécialistes indépendants. Le défunt se trouve en état de mort cérébrale et cardiaque. Le prélèvement des organes attribués peut alors s’effectuer comme dans le cas d’un donneur en état de mort cérébrale, dans le respect des directives préétablies et dans des conditions de parfaite stérilité. La plaie est refermée après le prélèvement. Si l’arrêt cardio-circulatoire ne se produit pas dans les deux heures, aucun prélèvement d’organes ne sera effectué. Les proches sont informés au préalable du déroulement des opérations.

  • Quelle est la différence entre le coma et la mort cérébrale ?

    Une personne dans le coma est vivante et peut se réveiller. Le cerveau d'une personne dans le coma est perfusé. Ce n’est pas le cas de la personne en mort cérébrale.

    La personne en mort cérébrale est morte. Ses fonctions cérébrales sont complètement et irréversiblement détruites. Maintenue sous respirateur, son cœur et sa respiration fonctionnent grâce aux machines et aux médicaments durant quelques heures. Sans ce traitement intensif, l'arrêt respiratoire et l'arrêt cardiaque surviendraient de suite après la mort cérébrale.

    Extérieurement, aucune différence n'est perceptible entre les deux.

  • Est-ce qu’une personne qui décède à la maison peut devenir donneuse d’organes ?

    La personne qui meurt à la maison ne peut pas devenir donneuse d’organes.

    La préparation médicale nécessaire pour un don d'organes ne peut se faire qu'à l‘hôpital aux soins intensifs.

  • Quels sont les organes qui peuvent être prélevés ?

    Peuvent être prélevés les organes suivants : cœur, poumons, foie, reins, pancréas, îlots de Langerhans et intestin grêle ; ainsi que les tissus suivants : cornée, osselets, os, valves cardiaques, vaisseaux, peau, moelle et sang.

  • Quels sont les organes les plus prélevés et transplantés ?

    Les organes les plus prélevés et transplantés sont les reins, suivi par le foie, les poumons, le cœur, le pancréas et l’intestin grêle.

  • Combien de personnes peuvent être sauvées grâce à un donneur ?

    Un donneur d’organes peut sauver 4 vies en moyenne, et cela peut aller jusqu'à 8 personnes.

    Un receveur pour le coeur. (1)

    Un receveur pour les poumons. (1)

    Un receveur différent pour chaque rein. (potentiellement 2 receveurs)

    le foie peut être partagé en deux lobes. Le plus petit irai à un enfant, le plus grand à un adulte. (potentiellement 2 receveurs)

    Un receveur pour le pancréas ou les ilôts pancréatiques. (1)

    Un receveur pour l'intestin. (1)

  • Quelles sont les exigences légales applicables au don d’organes ?

    Un don d’organes n'est possible que si la mort du donneur est clairement établie.

    La personne est considérée comme décédée lorsque la mort cérébrale est constatée (perte complète et irréversible de la fonction du cerveau) ou lors de l'arrêt cardiaque irréversible.

    Il est alors nécessaire d’obtenir le témoignage des proches sur la volonté du défunt pour le don d’organes.

    En Suisse, la loi parle du consentement au sens large.

    Si elle n’a pas exprimé sa volonté, la décision revient au(x) parent(s) proche(s) de prendre la décision.

    Donneurs et receveurs sont toujours anonymes.

  • Est-il nécessaire de subir un examen médical pour pouvoir donner ses organes ?

    Il n'est pas nécessaire de subir un examen médical pour indiquer sa volonté de donner ses organes. Si vous souffrez d'une maladie, vous pouvez le mentionner sur la carte de donneur, si vous le voulez.

  • Comment puis-je signaler ma volonté de donner mes organes ?

    Pour transmettre sa volonté de donner ses organes, il suffit de remplir une carte de donneur et de la porter sur soi. Juridiquement parlant, la carte de donneur est une déclaration d'intention valable après le décès.

    Il est recommandé d’informer ses proches de son souhait de donner ses organes. Ils seront contacté pour témoigner de votre volonté.

    Si le don ne concerne que certains organes, cette information doit être indiquée sur la carte de donneur.

  • Est-ce que des maladies affectent l'admissibilité d'un donneur ?

    En cas de maladie grave, chaque situation est évaluée individuellement par une équipe médicale.

    Quelques maladies sont contre-indiquées au don d'organes telles que la tumeur maligne, la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou une septicémie incurable. Les personnes en rémission d’un cancer après cinq ans peuvent donner leurs organes. Une personne HIV positive peut être donneuse pour un receveur également HIV positif.

  • Combien me coûte un don d’organes ?

    Les coûts tant pour le receveur comme pour le donneur sont couverts par l’assurance de base de la caisse maladie.

    Les frais non remboursés sont pris en charge par l’hôpital où la greffe est réalisée. Il n’y a pas de frais supplémentaire pour la famille du donneur.

  • Le don de son corps (Explication)

    En plus du don d’organes, il est également possible, après sa mort, de donner son corps à un institut anatomique.

    Si les deux possibilités sont mentionnées, la priorité va au don d’organes. L’institut anatomique de votre région peut vous donner plus d’informations sur ce sujet.

  • Est-ce que les proches peuvent connaître l'identité du receveur ?

    Le don d’organes est anonyme afin de protéger la famille du donneur et le receveur.

    Le receveur peut, via Swisstransplant, écrire une lettre de remerciements anonyme à la famille du donneur et réciproquement selon les mêmes modalités.

  • Quelles sont les mesures médicales à entreprendre après le diagnostique de la mort cérébrale ?

    Après le constat de mort cérébrale, on procède au maintien de la respiration artificielle, à l'administration de médicaments pour soutenir la circulation sanguine et l'équilibre hormonal. Des prises de sang sont réalisées pour les tests de laboratoire et des imageries et des évaluations fonctionnelles sont réalisées.

    C'est une période de préservation des organes qui permet de faire leur bilan en vue de trouver des receveurs compatibles.

  • Combien de temps dure le processus du don d’organes ?

    Tout le processus peut durer de 12 à 24 heures, voir même plus.

  • Comment s'effectue un prélèvement d’organes ?

    Un prélèvement d’organes est réalisé en salle d’opération par une équipe de chirurgiens, comme lors d'une opération normale.

    Le prélèvement d’organes ne change pas l'apparence du défunt, à l'exception d'une cicatrice de l’opération qui est visible sous son pansemant.

    Après le prélèvement, le corps de la personne décédée est restitué à la famille.

  • Est-on rémunéré pour un don d’organes ?

    Non. Le trafic d’organes est interdit et puni par la loi.

    Même les frais d'obsèques ne sont pas pris en charge.

  • Peut-on donner ses organes de son vivant ?

    Il est possible de donner des organes de son vivant. (donneur vivant)

    La transplantation la plus répondue, qui peut être faite de son vivant, est celle du rein ou le don partiel du foie. Le don est possible entre des membres d'une même famille, entre des personnes proches. Il est également possible de faire un don altruiste de son rein ou d’une partie de son foie de façon anonyme. Le donneur doit bien évidemment être en bonne santé.

    Le groupe sanguin tout comme les caractéristiques des tissus doivent être compatibles avec le receveur.

  • À partir de quel âge peut-on remplir une carte de donneur ?

    L’âge minimum pour se positionner et remplir une carte est de 16 ans (âge de majorité médicale).

  • Est-ce qu'un enfant peut devenir donneur d’organes ?

    Le don d’organes est également possible chez les enfants. Ces organes sont en priorité donnés aux enfants.

  • Existe-il un registre en Suisse ?

    Depuis le 1er Octobre 2018, il était possible d'inscrire sa volonté sur une registre national sécurisé auprès de Swisstransplant. Il n'est plus possible de le consulter ni de s'inscrire depuis le 20.10.2022.

    Dans l'attente de la mise en place du nouveau registre suite à la votation du 15 mai 2022, la carte de donneur demeure valable. Il est possible d'inscrire son souhait dans les directives anticipées. Il reste important de communiquer son choix à ses proches.

    La refonte d'un registre national est en cours d'élaboration à horizon 2026.

  • Est-ce que les organes donnés restent en Suisse ?

    Swisstransplant travaille en étroite collaboration avec différentes organisations de transplantations étrangères qui ont les mêmes valeurs éthiques et juridiques.

    S’il n’y a pas de receveur compatible dans notre pays, l’organe est proposé à l'une de ces organisations et inversement.

  • Ma carte est différente de la carte actuelle. Est-elle toujours valable ?

    Même si les anciennes cartes gardent leur validité, nous vous conseillons de la remplacer par une nouvelle carte.

  • Est-ce que ma carte est valable à l’étranger ?

    La carte de donneur est également valable à l’étranger.

    Au cas où vous ne la porteriez pas sur vous, c’est la loi du pays qui prime, mais de toute façon vos proches seront contactés.

  • Quelle est l'attitude des différentes religions vis-à-vis du don d'organes ?

    Toutes les grandes religions du monde se positionnent favorablement en faveur du don d’organes.

    Il s'inscrit dans le sens de la charité et de la compassion et de la préservation de la vie.